
Nama : influences japonaises et saké mis à l'honneur

Adresse japonaise devenue incontournable à Bordeaux, le Nama décline aujourd’hui un concept insolite inspiré du Japon : le menu Omakase. Un repas à l’aveugle, proposé en accord mets et …Sakés (sans oublier le vin) ! Dans la ville du vin, ce restaurant tire son épingle du jeu avec cette offre aussi délicieuse qu’originale. On a testé pour vous !
L’Omakase : dégustation à l’aveugle et cuisine fusion
A deux pas des quartiers chics de Gambetta et des Grands Hommes, le restaurant le Nama ne désemplit pas depuis plus de 10 ans. Et pour cause : sa cuisine fusion, entre gastronomie française et influences japonaises, a tout pour plaire !
Exit le menu traditionnel, ne parlez même pas de sushis, au Nama l’exploration gustative et la surprise culinaire sont les maîtres-mots. D’ailleurs Nama
signifie frais
, audacieux
en japonais… tout un programme !

Surprise, d’abord, car le menu est servi à l’aveugle. Avant de dîner, précisez vos allergies et votre régime alimentaire (végétarien, végétalien etc.) et le chef s’occupe de tout.
Les plats se succèdent, sans indication aucune. A vous d’observer (vu la beauté des assiettes, on devrait dire admirer
), de sentir, tester, goûter… regoûter ! L’expérience est déroutante, d’autant que le chef de cuisine, Théo Garnier rivalise de créativité, rendant la découverte des saveurs complexe. Ainsi le dîner devient un jeu, délicieuse partie de cherche et trouve
. Vous aurez ainsi tout le loisir d'échanger avec le chef et le sommelier sur chacun des plats servis après la dégustation.

Afin de ne pas gâcher la surprise, nous éviterons de vous donner les intitulés des assiettes (dévoilés après chaque dégustation). Cependant voici un aperçu des préparations inventives que l’on retrouve au Nama : pickles de Shimeji (champignons), tobiko (œuf de poisson volant au wasabi, glace tomate shiso, tartare de citron confit, beurre blanc à l’amande de mer ou encore charbon d’aubergine.
Surprenants n’est-ce pas ?!

L’autre surprise vient dans le verre. Si le Nama propose quelques vins japonais (mais la distribution est encore fébrile en France) le restaurant est surtout spécialiste du saké, célèbre mais néanmoins mal connu alcool de riz, qu’il propose en accords avec ce menu Omakase depuis quelques années.

Une autre image du saké à Bordeaux
Oubliez tout ce que vous pensez savoir à propos du saké ! Car oui, la majorité des expériences commence dans un restaurant asiatique avec un alcool qui brûle l’œsophage et une image érotique dévoilée au fond du bol. Et c’est souvent la première et la dernière fois que l’on boit du saké, légèrement écœuré par le test !

Le Nama ne peut que vous réconcilier avec le saké : vous y découvrirez un alcool aussi subtil qu’un bon vin, avec une grande palette d’arômes… et aucune douleur au palais !
Nous souhaitons mettre en avant cet alcool qui est plutôt mal connu / faussement connu dans le monde
déclare Patrick Herreyre, le patron du Nama. Pour cela il a référencé près de 30 sakés dans sa cave bordelaise.

Son préféré ? Le Harada Gengetsu
Un saké assez unique car c’est une vieille brasserie de 12 générations située dans le sud du Japon. De la délicatesse, beaucoup de générosité et une belle complexité. Un saké incroyable dont le Toji (Maître Brasseur) est une femme, fait exceptionnellement rare pour le souligner !
D’ailleurs autour de lui, le saké est finalement plutôt une affaire de femmes. Au Nama d’abord où Laura Doro, la sommelière attitrée, est également sommelière en saké. Mais également chez OBA, son deuxième restaurant bordelais, où Chloé Cazaux Grandpierre, co-propriétaire, officie en tant que sommelière saké.
OBA, Chloé Cazaux Grandpierre et le saké
En février 2025 Patrick et Chloé Cazaux Grandpierre ont ouvert OBA, un restaurant de type Izakaya (bistrot à vin japonais) bistronomique, avec des plats à partager autour de produits du Sud-Ouest et de saveurs japonaises, et une belle carte de vins du monde et de sakés.
Un restaurant qui tourne autour du saké
comme Chloé aime à le dire. Cette pro des vins et des spiritueux en tous genres, multi-diplômée dans le secteur et autrice du livre 111 Sakés à ne pas manquer
a découvert le Saké en 2013. Elle nous raconte : j'ai un rapport assez similaire au vin avec le saké. Pour moi c'est une boisson culturelle puissante qui est le reflet de l'identité d'un pays, c'est lié avec la gastronomie, la culture, l'histoire, les savoir-faire, les terroirs, la géographie, le partage, les émotions... C'est tout cela qui me passionne. Le saké, tout comme le vin, est bien plus qu'une boisson, c'est un art de vivre.
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Au quotidien sa passion et sa connaissance du Saké (et plus largement du vin et des spiritueux), lui permettent de démocratiser la dégustation de cet alcool japonais, de mieux le faire connaître. J'entends beaucoup que le saké remplace le vin ou inversement. Je ne suis pas d'accord. C'est vraiment deux produits différents, qui certes ont leur place à table mais qui ne sont pas des rivaux. On peut aimer les deux ! De plus, le saké est vraiment une boisson à découvrir. Il y a 15 ou 16% d'alcool contrairement à l'image que l'on peut avoir : le saké a une réputation d'alcool fort malheureusement. C'est un produit gastronomique mais aussi un produit de copain. Il y a des sakés de table étoilé mais aussi des sakés de bonne franquette ou "glouglou" comme on dit ! J'invite les gens à le découvrir pour plonger dans un autre univers japonais riche et poétique mais aussi technique et surprenant.
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Une belle invitation que vous pouvez honorer dans ces deux adresses bordelaises :
Nama
24, Rue Lafaurie de Monbadon - Bordeaux
OBA
15, Rue Emile Duployé - Bordeaux
Crédits photos : Camille in Bordeaux
Pour d'autres bonnes adresses partout en France, n'hésitez pas à consulter notre rubrique dédiée.
