Le cycle de la vigne

Ah le cycle de la vie, quel beau mystère aussi bien pour la faune que pour la flore. Parlons un peu de la vigne et comment se passe une année calendaire pour elle. C'est le cycle végétatif de la vigne. Finalement, tout n'est que perpétuel recommencement, mais la vigne elle, est un peu à part. Elle fait des stocks en avance.

Ah le cycle de la vie, quel beau mystère aussi bien pour la faune que pour la flore. Aujourd'hui, plongeons au cœur de celui de la vigne, cette plante pérenne si particulière qui nous offre le vin. Contrairement à beaucoup de cultures, la vigne suit un calendrier annuel bien spécifique, rythmé par 2 grandes phases : le cycle hivernal et le cycle végétatif. Découvrons ensemble les étapes de ce parcours fascinant, saison après saison.

L’hiver : le repos et la préparation de la vigne

L'hiver marque la période de dormance de la vigne, généralement de décembre à février. Sans feuilles, elle économise son énergie et accumule les réserves nutritives dans son bois et ses racines, essentielles pour résister au froid de l’hiver. Elle se repose et se prépare pour le cycle à venir.
Cette période est cruciale pour le vigneron, qui doit tailler la vigne. Ce travail est complexe et précis et s’exécute à la main. Cette opération a pour but de préparer minutieusement chaque cep pour la future récolte, supprimer les sarments et sélectionner les bourgeons qui donneront les pousses et les fruits de l'année suivante.

Le printemps : le réveil et la croissance de la vigne

En Mars vient le moment des pleurs. A l’arrivée des premiers jours de printemps, les températures se font plus douces, les jours rallongent et la vigne sort doucement de son sommeil hivernal. C’est le début de son cycle végétatif.
La sève recommence à circuler dans la plante ce qui marque la fin de la dormance hivernale. On dit notamment que la vigne pleure lorsque l’on voit s’écouler des plaies de la taille de petites gouttelettes de sève. Riches en minéraux, ces pleurs favorisent la cicatrisation de la vigne.

Ensuite en avril, c'est le débourrement : les bourgeons gonflent et on peut déjà voir les jeunes pousses pointer le bout de leur nez. Cette étape est délicate, car les gelées printanières peuvent suffire à anéantir une partie de la récolte.

La feuillaison fait suite au débourrement vers la fin du printemps (fin mai, début juin). Tout est dit dans le nom car il s'agit de l'apparition des feuilles qui vont ensuite se développer pour protéger les futures grappes du soleil et remplir leur fonction de photosynthèse. Cette étape assure l’épanouissement de la plante et de ses fruits. Une fois les feuilles déroulées, vient la floraison. De petites fleurs blanches apparaissent et une fois fécondées elles donneront naissance aux futurs raisins. Ces fleurs délicates sont regroupées en inflorescence, une sorte de petite grappe qui n’est pas sans rappeler la future grappe de raisins !
Pendant cette période, la plante est très sensible aux caprices de la météo. De trop fortes pluies pourraient empêcher la fécondation des fleurs et nuire à la future production.

L’été : la formation et la maturation des raisins

L'été est le temps de la transformation. La nouaison, de juin à début juillet, voit les fleurs fécondées se muer en minuscules petites baies vertes.

Durant l'été, les vignerons optent pour ce qu'on appelle l'effeuillage. Ils coupent certaines feuilles dans les rangs de vigne afin de laisser le soleil parvenir plus facilement jusqu'aux grappes. Souvent, ils optent pour l'effeuillage “côté levant”, c'est-à-dire du côté où le soleil se lève afin qu'il ne soit pas trop puissant pour les grains en pleine croissance et encore fragiles.

D'autres, à l'inverse, en fonction des parcelles et de l'orientation des rangs, optent pour l'effeuillage “côté couchant” lorsque le soleil se couche côté ouest. Une étape qui reste à la discrétion des viticulteurs qui doivent choisir le meilleur moment pour effeuiller. Si cette opération est pratiquée trop tôt, les raisins risquent d’être trop cuits et si, au contraire, elle est réalisée trop tard, ils risquent de ne pas arriver à maturité. Enfin, certains viticulteurs peuvent opter pour un éclaircissage ou vendange en vert. Cette pratique consiste à retirer volontairement certaines grappes jugées de moins bonne qualité afin de dégarnir le pied et permettre une meilleure croissance des grappes restantes.

En août c'est la véraison. La magie de la nature opère. C'est une période que j'aime beaucoup, propice à de belles balades entre les rangs de vigne. Les grains de raisin jusque-là encore verts, se parent de leurs couleurs définitives, en quelques jours seulement. On se retrouve alors avec des grappes de raisin multicolores. Certains grains étant déjà passés au violet tandis que d'autres sont encore dans les nuances vert/jaunes. Au goût, ils deviennent moins acides et s'enrichissent en sucres et en arômes.
Les jeunes rameaux, eux, vont petit à petit se durcir et changer de couleur pour tirer vers le brun. Cette étape, appelée aoûtement, marque la fin du cycle végétatif, permettant de concentrer l’énergie vitale de la plante vers la maturation des grains de raisin. C'est aussi une façon pour la vigne de constituer ses réserves pour résister l'hiver à venir. Et oui, la vigne est prévoyante !

L’automne : la récolte de la vigne

L'automne marque le point culminant de l'année avec les vendanges, qui s’étendent généralement de mi-août à octobre dans la plupart des vignobles français (hors vendanges tardives). C'est l’étape tant attendue de la récolte des raisins, effectuée à la main ou à la machine, au moment précis où la maturité est idéale pour le vin désiré. Le choix de la date des vendanges est capital car elle impacte directement la qualité finale du vin. C'est donc l'une des étapes les plus critiques de l'année pour le vigneron, un véritable équilibre entre science, observation et intuition.

En novembre, la vigne entame une nouvelle étape de son cycle avec la chute des feuilles. La sève redescend, et la plante se prépare doucement pour son repos hivernal. À part une pré-taille effectuée début décembre, surtout par souci d'hygiène, le vigneron laisse la vigne tranquille jusqu'à la taille principale, plus tard en hiver.

Vous l'aurez compris, la vigne est un élément vivant dont le processus est toujours le même mais dont l'aboutissement optimal dépend des bonnes conditions météorologiques. La vigne a ses propres repères et s'appuie sur les changements de saison pour s'adapter et prendre des forces avant que la chaleur de l'été ne prenne le pas.

Article mis à jour par la Rédaction Toutlevin & PLUS

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