
La Guadeloupe, la capitale montante du spiritourisme

La Guadeloupe devient le fer de lance du développement du Spiritourisme. Elle vient de lancer un laboratoire de recherche pour lui donner une identité et des marqueurs forts, notamment celui de créer un label qui maillera la France et les Dom-Tom.
Dans le sillage du terme œnotourisme, celui de spiritourisme tente de frapper les esprits en surfant sur la montée en puissance de la consommation en France : retour incroyable du gin tonic, du moscow mule, de la Chartreuse, du Cognac.
Les touristes s’intéressent de plus en plus à la production et à la fabrication de ces alcools. Un engouement qui pousse la filière à développer des outils de valorisation : La Guadeloupe lance un laboratoire destiné à notamment créer un label.
Le spiritourisme en Guadeloupe : un esprit spiritueux
Le spiritourisme a d’ailleurs déjà un site internet plutôt bien fourni qui rallie sous la même bannière le Musée du Cognac, de la Cerise, l’apéritif du Patrimoine et le Salon de l’agriculture. Il est destiné à créer des repères sur le territoire et à susciter l’envie d’intégrer ces activités aux vacances des Français.
Patricia Azor, directrice générale de l’office du tourisme de la Riviera des îles de Guadeloupe assure que son île sera le territoire expérimentale de ce vaste projet : Chez nous, beaucoup de touristes veulent aller goûter du rhum dans une distillerie mais le spiritourisme ne s’arrête pas à ça. Il s’agit de tout un voyage autour du patrimoine, de notre histoire, des agriculteurs. Nos rhumeries ont déjà fait un travail monstrueux de communication et de marketing pour que le rhum ne soit pas vu simplement comme un moyen de se saouler.
La Guadeloupe est composée de pas moins de 18 appellations de rhums dont il faut maintenant pouvoir se saisir pour leur apporter une plus-value : Dans la culture française ce n’est qu’un alcool de fête alors qu’on peut le marier avec du culinaire haut de gamme comme un bon vin.
reprend Patricia Azor. Ça ouvre un nouveau marché de niche autre que venir que pour la plage.
Il s’agit donc pour la Guadeloupe d’aller plus loin. Depuis un an, elle a déjà commencé à sensibiliser les acteurs locaux pour mettre en forme une nouvelle offre et l’intégrer dans une politique touristique. L’objectif finale étant de l’exporter dans les autres Dom Tom puis en métropole.
Nouveaux métiers, nouvelles opportunités en Guadeloupe
Là-bas, une formation de conseiller spiritueux et rhum est déjà montée avec ses 12 premiers ambassadeurs fraîchement diplômés, qui peuvent désormais contribuer au développement du spiritourisme : Ils peuvent travailler dans les restaurants, dans les hôtels ou même être ambassadeurs d’une destination
poursuit Patricia Azor. Ils animeront des conférences ou seront mandatés sur des salons.
Dans le même esprit, l’île des Caraïbes lance tout fraîchement le label Moun Péyi ; les gens du pays – dont la charte et les critères d’agrément sont encore en cours d’écriture : Avec ce nom, nous montrons que nous existons à travers notre langue, le créole
sourit- elle. Nous avons déjà plusieurs dossiers de demandes notamment de cuisiniers ou d’agriculteurs en circuit court.
L’ambassadrice du tourisme guadeloupéen a eu cette idée et cette intuition lors du dernier Mondial du rhum à Paris en dénotant une absence marquante : Nous remettions un prix Mets et Rhum avec le guide culinaire Lebey et je me suis aperçue qu’il y avait très peu de jeunes et peu de population des Dom-Tom présents. Il m’est apparu évident qu’on ne s’était pas imprégnés de cette partie de notre histoire et donc du potentiel de ce produit. Pour l’instant notre premier réflexe est de parler de son prix au lieu de ces multiples saveurs. Alors qu’en formant, en accompagnant il peut devenir une opportunité économique, sociale, culturelle et touristique pour nos jeunes sur nos territoires.
Ce processus s’inscrit évidemment dans une démarche plus large portée par le département qui souhaite plus largement valoriser le patrimoine matériel bâti, comme son patrimoine immatériel culturel. En attendant un premier bilan en fin d’année 2025, la directrice des 4 offices de tourisme guadeloupéens éveille la curiosité. Quelle est donc pour elle l’accord Mets et rhums incontournable ? J’adore manger un toast de foie gras avec un rhum DBM ambré ou bien un bon morceau de brie ou de bleu avec un rhum Montebello sur des glaçons.
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