Jean Dujardin se lance dans le whisky à Bordeaux

Pour être au plus proche de sa clientèle, Antoine Gravouil et ses 3 associés ont ouvert leur distillerie à Bordeaux Lac. Là, ils fabriquent déjà du whisky, du rhum et de la liqueur de café, tout en proposant différentes manières de découvrir leur univers : dégustations, ateliers de fabrication et visites guidées. Une aventure à laquelle Jean Dujardin a pris part.

Historiquement, les distilleries sont plutôt installées en pleine campagne, proches de leurs matières premières. The Bordeaux Distilling Company s’est affranchie des règles du genre pour se rapprocher de ses consommateurs et de l’idée d’une petite usine dotée d’un majestueux alambic flambant neuf, admirable lors des visites ou des dégustations.

Inspirés par le mouvement américain du craft, Antoine Gravouil avait envie depuis longtemps de produire ses propres spiritueux : La distillerie craft est un mouvement qui vient des Etats-unis, ça englobe le fait de produire peu, par petits lots et avec soin. Il y a aussi une dimension urbaine et moderne. On a bien vu le mouvement de la bière craft qui est arrivé en France et qui a eu un énorme succès. Nous, on a pris la vague de la distillation qui prend de l’ampleur.

Le café : un allié de la Bordeaux Distilling Company

Pour faire un premier pas dans le milieu de cet artisanat bien spécifique, l’équipe a commencé par fabriquer une liqueur de café prénommée Brunette. Un produit original qui leur a permis d’attendre d’avoir tous les moyens techniques pour lancer le reste de la gamme : Je suis un grand fan de café de spécialité reprend Antoine. Je voulais le travailler dans un spiritueux et devenir pointu. On sait qu’il y a l’expresso Martini qui cartonne dans le monde entier. On voulait aller à contre courant de certaines grandes marques commerciales et artificielles.

C’est d’ailleurs autour de ce produit que l’équipe a décidé de lancer des ateliers de fabrication et de dégustation : On l’a fait par hasard pour tester. On est tous originaire de notre capitale du tourisme viticole alors l’ouverture au public était une évidence. Les gens nous faisaient souvent part de leur difficulté à mixer, à combiner la liqueur de café, donc on a développé un atelier en conséquence et ça plaît beaucoup.

Le seigle : un produit star de la distillerie

Par la suite, l’entreprise a pu se développer autour de son produit phare d’exception, son Rye Whisky Aventure, à base de seigle, alors que la France, par habitude, a plutôt été biberonné au whisky écossais fait à base d’orge : Les français connaissent aussi le bourbon à base de maïs mais très peu le seigle. poursuit Antoine. Il est plus épicé, plus tranchant. Moins subtil et onctueux mais puissant et racé.

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Et pour se faire, l’outil machine devait être adapté à la recherche précise des artisans : un alambic hybride, haut de gamme, bourré de capteurs qui mesurent l’intensité précise des chauffes, pensé pour travailler les produits complexes comme le seigle qui n’est pas filtrable : Le moût du seigle est très visqueux, la matière reste collée au jus, il nous fallait des vapeurs de chauffe ultra précises et des agitateurs pour décrocher la matière. précise Antoine.

Une gamme de spiritueux réduite mais de qualité

Alors que les fêtes approchent, la gamme va s’élargir d’une 4^ème référence de whisky avant d’être stabilisée comme telle pour un temps long. Car c’est bien là l’ambition mesurée de l’équipe de Bordeaux Distilling Company : faire peu mais très bien.

La gamme de whisky, gin, vodka, rhum et liqueur de café nécessite déjà de s’approvisionner à divers endroits tout en gardant des valeurs éthiques : leur malterie est française (Nord et Savoie), le torréfacteur est bordelais, les agrumes viennent de Rungis et les herbes d’une boutique parisienne.

Commencée à 3, cette expérience de distillerie urbaine s’est enrichie de l’arrivée de Jean Dujardin, un copain depuis toujours, qui a investi dans l’entreprise parce que le projet l’emballait vraiment : Il ne faisait pas grand-chose à part du cinéma, il n’a jamais été intéressé par le fait de coller son nom et son visage partout. conclut Antoine. Là c’est un truc entre potes artisanal et made in france.