Cépages corses : le Minustellu

La Corse, ses plages paradisiaques, ses montagnes majestueuses, ses spécialités culinaires gourmandes… et ses cépages autochtones. Parce qu’ici on ne fait rien comme ailleurs, intéressons-nous à ces variétés pleines de caractère, à l’image de leurs vignerons. Et parmi elles, le Minustellu.

Un renouveau récent

Sur cette petite île méditerranéenne au riche patrimoine viticole, on cultive le Minustellu depuis des siècles. Qui des romains, des grecs ou des génois aurait participé le plus à son développement ? Difficile de le savoir tant son histoire est ancienne. Tous s’accordent cependant à dire qu’il est natif de la région, et de ce fait particulièrement bien adapté à l’écosystème corse. Il a été, à une époque, largement cultivé. Mais au fil du temps, entre les changements des habitudes de consommation et la terrible crise du phylloxéra, il a été peu à peu délaissé au profit de variétés internationales plus réputées et productives. Les superficies se réduisent, le Minustellu semble perdu, jusqu’à ce que la tendance soit à nouveau aux cépages endémiques. Récemment, la sauvegarde de ces derniers est au cœur de la stratégie viticole locale. Le Minustellu et ses comparses n’ont donc pas fini de faire parler d’eux.

Le Minustellu, l’allié des terroirs corses

Ses terroirs de prédilection se situent dans le nord de l’île. Dans la région de la Haute-Corse, et plus précisément dans les célèbres appellations Patrimonio et Calvi, il est encore minoritaire mais profite de conditions idéales à son épanouissement. Le climat méditerranéen qui sévit ici, avec des étés chauds et secs, et des hivers doux, est parfait pour emmener ses baies à maturité optimale. A Balagne également, où l’on est autant impressionnés par la richesse des sols que par les paysages composés de montagnes surplombant la mer.

Le Minustellu apprécie les sols drainants qui l’aident à résister à la sécheresse estivale, et donc à atteindre son potentiel maximal. Il donne le meilleur de lui-même sur des argiles, des calcaires, ou des schistes. De plus, les pentes orientées vers la Méditerranée, à la portée des vents marins et des embruns, limitent également les excès de chaleur et lui permettent de préserver une certaine fraîcheur dans les fruits. Elles favorisent une maturation régulière. Plantez-le en altitude et il gagne en concentration aromatique grâce à l’amplitude thermique entre le jour et la nuit (lisez notre artcile Tout savoir sur l’effet de l’altitude sur les vins. La finesse de ses tanins vous garantira une dégustation inoubliable.

Minustellu : fraîcheur et complexité aromatique

Au programme, des vins rouges profonds qui séduisent dès les premières gorgées. Les saveurs s’enchaînent et ne se ressemblent pas. Des fruits rouges et noirs, comme la mûre, la myrtille et la cerise, succèdent à des épices et des touches de poivre, avant de laisser place à la quintessence des herbes aromatiques méditerranéennes. Des notes de garrigue et de maquis se dévoilent, le thym et le romarin en tête. Cette palette complexe est soutenue par une acidité naturelle qui vient souligner et équilibrer le fruit. On adore ses tanins soyeux et sa structure.

Le Minustellu peut être vinifié seul, notamment par des vignerons engagés dans la renaissance des cépages presque oubliés ou assemblé à d’autres variétés corses. On pense ainsi au Niellucciu et au Sciaccarellu, eux-aussi à l’origine de rouges charnus. Il vient leur apporter sa richesse aromatique et ses qualités uniques.

Quelques accords mets et vins

En monocépage ou en assemblage, il est le compagnon de choix des plats méditerranéens et viandes grillées. Sa fraîcheur le rend capable de se marier avec des mets épicés. Servez-le aux côtés d’un couscous d’agneau et laissez-vous surprendre par une association explosive.
Du côté des spécialités locales, tournez-vous sans hésiter vers le figatellu ou un généreux sanglier mijoté. Des accords authentiques !

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